
e secteur de l’assurance en Tunisie, considéré comme un pilier fondamental de l’économie nationale, continue de croître malgré un contexte mondial et local marqué par des crises successives. Selon Hatem Amira, directeur général de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA), le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 10 % en 2024, atteignant 3,82 milliards de dinars, contre 3,45 milliards en 2023.
Intervenant ce mercredi 1er octobre sur les ondes d’Express Fm, Amira a souligné que le secteur emploie plus de 10 000 personnes, directes et indirectes, et regroupe environ 1 200 agents d’assurance, 60 intermédiaires, ainsi que des banques et services postaux distributeurs de contrats. Il a rappelé que la contribution de l’assurance au PIB tunisien s’élève actuellement à 2,4 %, avec un potentiel d’atteindre 5 %.
Le directeur général a mis en avant le poids de l’assurance automobile, qui représente 40 % du chiffre d’affaires global, suivie de près par l’assurance vie (30 %), signe d’une prise de conscience accrue des Tunisiens sur l’importance de l’épargne à long terme. L’assurance maladie occupe la troisième place en termes de revenus.
Malgré ces progrès, Hatem Amira a relevé que la dépense moyenne annuelle en assurance par habitant reste faible, à 318 dinars, bien en deçà des standards internationaux, et devrait idéalement atteindre 500 dinars pour mieux sécuriser les citoyens.
Par ailleurs, le secteur fait face à des défis importants, notamment une hausse de 10 % des indemnités versées, atteignant 2,05 milliards de dinars, due à l’inflation et à la fraude, estimée à environ 200 millions de dinars, principalement dans l’assurance automobile. Des réseaux organisés montent des escroqueries par simulation d’accidents fictifs, poussant les compagnies à adopter des technologies d’intelligence artificielle pour détecter et prévenir ces fraudes précocement.
Sur le plan technologique, le secteur accélère sa transformation digitale. En 2024, un système d’échange de données entre compagnies d’assurance a été lancé afin de réduire les délais de règlement des sinistres. Une plateforme électronique baptisée « E constat FTUSA », actuellement en phase pilote, remplacera prochainement les procès-verbaux papier des accidents automobiles par des documents numériques, avec un déploiement prévu dès novembre.
Hatem Amira conclut que ces initiatives visent à améliorer significativement l’expérience client tout en renforçant la qualité et la transparence des services